La première chose important quand vous avez crié est de ne pas ressasser.
Nous avons souvent tendance à culpabiliser, nous nous en voulons de nous être énervé. Donc nous allons avoir tendance à tourner en boucle en nous répétant “Je n’aurais pas dû m’énerver, je m’en veux etc…”
Libérez-vous de vos pensées ruminantes. Ce qui est fait est fait. Vous ne pouvez pas l’effacer. Au lieu de culpabiliser, essayez plutôt de remettre du positif dans la relation avec votre enfant. Vous pouvez aller le voir en lui expliquant “voilà, j’ai perdu le contrôle, je n’aurais pas dû m’énerver, je m’excuse…” En faisant bien une distinction selon laquelle vous vous excusez de vous être énervé, mais vous ne vous excusez pas de lui avoir demandé de ranger sa chambre… Il est important que votre enfant comprenne que vous remettez en cause uniquement la façon de lui avoir parlé. Vous vous excusez pour la forme et non pour le fond!
Vous pouvez également recréer un moment de complicité avec votre enfant en lisant une histoire avec lui ou en faisant un petit
jeu de façon à remettre de la joie dans votre relation.
Il ne s’agit pas de banaliser le fait de s’énerver, en se disant « C’est bon, je me suis énervé, je passe à autre chose “. Mais il est également important de ne pas entretenir une culpabilité qui n’est en aucun cas constructive.
Généralement quand on s’énerve, c’est parce que nous sommes dans un schéma de pensée qui ne nous permet pas de faire autrement que de
nous énerver. Plutôt que de se répéter cent fois “la prochaine fois, je ne m’énerverai pas », il est préférable de comprendre quel est
le schéma de pensée qui nous a amenés à nous énerver.
Il y a essentiellement deux phénomènes de pensées qui nous amènent à nous énerver.
Le premier : nous avons été élevés avec l’idée préconçue selon laquelle un enfant doit obéir à un adulte. C’est à l’adulte d’avoir le « dessus” sur l’enfant.
Partant de ce postulat, l’objectif du parent est de réussir à se faire obéir par son enfant. Et si jamais le parents n’arrive pas à se faire obéir, cela signifie qu’il ne sait pas éduquer son enfant, qu’il n’est pas un « bon » parent. Ainsi, dès que notre enfant refuse de nous obéir, cela nous renvoie une image négative de nous-mêmes. Cela amène de la colère.
L’idée est de changer de regard, de se dire « Ok, mon enfant ne fait pas ce que je lui demande, mais jusqu’ici rien de dramatique. Cela arrive à tous les parents ». Ce qui est important, c’est de savoir comment je peux créer plus de coopération chez mon enfant pour qu’il fasse ce que je lui demande”. De cette façon, nous allons sortir d’une relation hiérarchique pour aller sur le terrain de la coopération.
Deuxième raison pour laquelle nous avons tendance à nous énerver sur nos enfants: quand nous étions enfants, nos parents se sont énervés contre nous.
Ils ont crié ,voire ils ont eu des gestes violents. Notre cerveau a ancré en lui cette façon violente de communiquer et il la reproduit.
Alors comment se libérer de ce schéma de pensées dans lequel nous reproduisons les erreurs de nos parents? Je vous invite à vous remémorer un souvenir de votre enfance durant lequel vos parents se sont énervés contre vous, afin que vous
puissiez vous souvenir de ce que vous avez ressenti à ce moment là, en tant qu’enfant: la peur, l’angoisse, le stress, que cela a généré chez vous.
Le fait de vous remémorer un épisode douloureux de votre passé va opérer chez vous un déclic, parce que ce sera votre cerveau émotionnel qui vous demandera de ne plus vous énerver, et non votre cerveau rationnel. Et notre cerveau émotionnel est beaucoup plus puissant que notre cerveau rationnel.
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