Mon entourage critique ma façon d’éduquer mes enfants

Je l’ai très mal vécu et cela a été très violent pour moi. La critique qui revenait le plus souvent du côté de mon père était la liberté de paroles de mes enfants. Mon père était de formation militaire dont tout ce qui est ” être à l’écoute de l’enfant, de ses émotions” n’était pas du tout dans son mode éducatif. C’est une chose qu’il m’a reprochée.

Pour réussir à vivre le mieux possible toutes ces remarques, j’ai développé une véritable stratégie.

Première astuce face aux critiques de notre entourage est de ne pas chercher à se justifier.

En réalité, si les remarques de notre entourage nous blessent, c’est parce que consciemment ou inconsciemment, nous recherchons son approbation. Aussi, quand nos proches nous font des nous allons chercher à tout prix à les convaincre des bienfaits de notre modèle éducatif. En réalité, chercher à les convaincre revient à leur laisser un droit de regard sur notre façon d’éduquer. Mais personne d’autre que vous, sait ce qui est bon pour votre relation avec votre enfant. Il est important de savoir s’écouter en ce qui concerne nos modes d’éducation. Si au fond de vous, vous entendez cette petite voix qui vous dit « C’est comme cela qu’il faut faire », suivez votre instinct et oubliez les conseils de belle maman 🙂

Personnellement, à partir du moment où je me suis écoutée, où je me suis dit « Peu importe tout ce qu’on peut me dire, moi et moi seule, sais mieux que quiconque, ce qui est bon pour mes enfants”, d’une part j’ai arrêté d’être blessée par les remarques de mes proches,(cela rentrait par une oreille et sortait par l’autre), et d’autre part, j’ai cessé d’alimenter des discussions complètement stériles sur mes choix éducatifs. Face aux critiques de mes proches, j’ai cessé de m’énerver et de chercher à les faire changer d’avis.

Deuxième astuce : remettre gentiment mais efficacement nos proches à leur place. Alors comment faire?

Première étape: vous écoutez avec bienveillance les remarques de vos proches c’est-à-dire sans leur montrer qu’ils vous agacent ou vous énervent.

Deuxième étape: vous montrez à votre entourage que vous appréciez le fait qu’ils se fassent du souci pour votre enfant.

Troisième étape: vous expliquez à vos proches que vous ne changerez en rien votre façon de procéder.

Concrètement, comment faire? Personnellement, il y avait un sujet qui était particulièrement compliqué avec mes beaux-parents :celui de la nourriture, de l’alimentation des enfants. 

Mes enfants ne sont pas des « gros » mangeurs. Or, selon les précepts de mes beaux parents, il faut manger de tout (entrée plat dessert) et finir son assiette. Si mes enfants avaient le malheur de repousser leur assiette, de dire qu’ils n’avaient plus faim, ou de ne pas manger dès leur réveil, les reproches fusaient : “Tu ne manges rien, tu ne vas jamais grandir. Ce n’est pas normal, Anne-Laure, il y a un problème avec ton fils pour qu’il mange si peu. Il doit être malade.” Bref… un discours autant anxiogène pour l’enfant que pour moi.

Voici ce que je leur répondais: « Je vois que vous êtes inquiet pour la santé de Benjamin, que vous vous faites du souci pour lui, que vous avez vraiment à coeur qu’il se développe bien, qu’il grandisse bien et vraiment je vous en remercie. Cela me touche énormément. Je sais que vous aimez terriblement votre petit-fils et que votre seul souhait est qu’il soit en bonne santé. Je comprends vos inquiétudes .
En même temps, j’ai fait le choix pour mes enfants de ne pas les forcer à manger, et de leur apprendre à écouter leur corps, leur sensation de satiété, leur sentiment de faim etc… 

Je ne dis pas que c’est la seule façon de faire, je ne dis pas non plus que c’est la meilleure façon de faire. En tout cas c’est le choix que j’ai fait pour mes enfants.” Ce n’était pas facile à dire, d’autant plus qu’il s’agissait de mes beaux-parents, et non de mes propres parents. Mais cela m’a permis d’affirmer mes choix éducatifs et d’être le parent que je voulais être!

Dernière astuce face aux critiques de vos proches :ne pas rester seul.

Nous l’entendons souvent « L’union fait la force ». Donc, n’hésitez pas à vous entourer de parents qui comme vous, partagent votre opinion sur l’éducation positive.

Par exemple sur les réseaux sociaux comme Facebook, il y a énormément de groupes sur la parentalité bienveillante à l’intérieur desquels vous pourrez échanger avec d’autres parents. Quand nous pouvons échanger, discuter avec des parents qui appliquent la même ligne directrice que nous en matière d’éducation, nous nous sentons moins seuls face aux critiques de nos proches, et cela nous conforte dans nos choix!